Une légende du siècle
Un grand vin, tout simplement… avec des bulles.
Salon est un champagne unique. Tout, dans ce vin d’exception, est placé sous le signe de l’un : à l’origine, champagne d’un homme, Aimé Salon, d’un seul terroir, la Côte des Blancs, d’un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, d’un seul cépage, le chardonnay, d’une seule année, celle d’un grand millésime.
Avec un premier millésime en 1905, le champagne Salon est la création d’un homme, amoureux du champagne et entièrement séduit par le terroir du Mesnil. Suivant une exigence inébranlable, Aimé Salon, personnalité singulière, sut inventer le champagne de ses désirs : un Blanc de blancs sans précédent, au départ façonné pour son plaisir personnel, il ne partage sa création avec le monde qu’à partir des années 1920.
Ce champagne provient de la parcelle d’un hectare, « le Jardin Salon », et de dix-neuf autres petites parcelles du Mesnil-sur-Oger, sélectionnées par Aimé Salon au début du XXe siècle. Les vins sont gardés en cave en moyenne dix ans avant de révéler leur complexité et leur finesse.
Si la Maison Salon conserve encore dans ses caves des bouteilles de presque tous les millésimes qui ont été commercialisés, c’est le signe qu’ici la mémoire a un sens. Au XXè siècle elle aura produit 37 millésimes, fait unique dans le monde du vin.
Aujourd’hui elle est dirigée avec la Maison Delamotte par Didier Depond Président et Michel Fauconnet Chef de Caves et Directeur de la production du Groupe Laurent-Perrier.
Les
millésimes
Champagne Salon 2013
Salon 2013, l'insolente beauté
Présentation
Quarante quatrième du nom en 120 ans d’existence, Salon 2013 arrive comme un dieu grec à la silhouette ciselée, les muscles longs et fins parfaitement dessinés, prêt à conquérir les cœurs et les palais. 2013 se distingue par sa stature hors norme, il ne passe pas inaperçu au milieu de la foule. A son approche, ses traits s’affinent, sa ligne, ses contours se précisent et attirent par leur beauté. Dix ans d’entrainement auront été nécessaires dans les profondeurs des caves à ce Protée, impressionnant par son physique et son insolente beauté.
Le millésime
Malgré un hiver rigoureux et un printemps tout aussi long et froid, la vigne n’a pas à souffrir des gelées en 2013. Un débourrement fin avril se déroule sous d’abondantes pluies qui ne cesseront que début juillet à la pleine floraison. La perspective d’une vendange fin septembre - début octobre se confirme. Pour l’heure, on se concentre sur la vigne, les sols, on observe chaque parcelle, chaque plant réagir différemment et l’on adapte les soins. De fortes chaleurs s’imposent tout l’été avec un ensoleillement spectaculaire. Mais l’orage gronde par endroits et la grêle fait des dégâts épars. L’automne s’installe en force au mois de septembre et parachève une lente maturité des raisins jusqu’aux premiers coups de sécateurs donnés le 1er octobre dans les parcelles Salon. Les volumes amputés par les intempéries et la sélection stricte réalisée à la vendange n’auront pas eu raison de la très belle récolte 2013 déclarée à 13 000 kgs/hectare. Les chardonnays tirent nettement leur épingle du jeu avec de bons degrés et de très belles acidités, une alchimie prometteuse !
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Potentiel de garde
Plus de 15 ans
Dégustation
Salon 2013 offre une robe étincelante à la lumière naturelle ; dans le verre, les nuances dorées se confondent aux reflets verts, fidèles révélateurs des grands blancs de blancs. Fleurs blanches, tilleul, jasmin et zeste de bergamote composent son bouquet empreint d’une minéralité mesniloise typique. La dimension du terroir se révèle, subtile et profonde. A la fois riche et longue, la bouche montre un équilibre parfait, toute en puissance contenue. La chaleur du millésime est palpable ; en témoignent une structure solide du vin et des arômes ronds et suaves de pomme au four, de noisettes grillées, de caramel au beurre salé. La fin de bouche crayeuse et salivante portée par une bulle évanescente est la signature de Salon. L’origine a le dernier mot, Le Mesnil s’exprime dans ce qu’il a de plus droit, de plus entier, de plus ciselé; Salon 2013 recèle une force insoupçonnée qui jaillit au grand jour.
Accords gourmands
On ne saurait trop recommander Salon 2013 à table pour mettre tout son potentiel en valeur. Appréciez sa minéralité iodée au contact d’une terrine de saumon aux huîtres en gelée, voyez comme il répond fièrement à la spécialité champenoise du pied de cochon aux ris de veau, testez encore sa texture ronde et soyeuse sur un cromesquis au foie gras.
Champagne Salon 2012
Salon 2012, le sourire
Le millésime
Au début, l’hiver 2012 joue les timides, c’est en février qu’il frappe fort, des moins 10, des moins 20, le gel !
Mais mars le calme, tout doux, les bourgeons frémissent et voilà qu’il pleut beaucoup en avril, avec des nuits claires, donc froides, le gel ! Et encore la pluie, jusqu’en juillet, trop de pluie, la vigne n’aime pas trop. Coup de froid sur la floraison, le soleil n’est pas au rendez-vous. La vigne est triste.
Mais août arrive enfin, le mois des chaleurs en fait un peu trop au début, caniculaire. Le raisin en voit de toutes les couleurs, trop mouillé, puis trop sec, l’abondance n’est pas au rendez-vous, qu’en adviendra-t-il après la vendange ? Elle commence au Mesnil le 17 septembre.
La nature a de ses tours et, dans les cuves, c’est une merveille qui se révèle, un grand vin qui s’apprête, sourire en coin, avec un « je vous ai bien eus » !
Tout est là, les sucres, la belle acidité, un potentiel magnifique, il n’y a plus qu’à attendre. Et les vignerons, voilà qui les fait sourire.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Potentiel de garde
Plus de 15 ans
Dégustation
Le désir d’une perfection développée dans les infinies facettes du diamant jonquille, les délicates surprises d’une dégustation ébouriffante : l’or clair du vin dans la lumière, la subtilité du rayon vert qui transparaît toujours et annonce, au nez, le minéral, oui, les cailloux, ce crayeux, si caractéristiques de Salon, avec les notes fruitées, et des roses séchées à foison, la longueur en bouche n’en finit pas, une fraîcheur, du corps, longiligne, avec cette acidité franche et noble, avant-garde d’un vieillissement glorieux pour des décennies, fondé sur l’impeccable structure. Salon 2012, une fois aéré, déchaîne en bouche ses notes séductrices, d’ananas, de litchis, une touche de fumé, autant de caresses, de sourire intérieur, charmeur, mystérieux, celui d’une Mona Lisa qui ne dit pas tous ses secrets.
Alliance de contraires vainqueurs ensemble, une douce guerre amoureuse. L’amour de Salon 2012. Pour ceux qui savent, les connaisseurs d’aujourd’hui et de demain. Savourer l’éclat d’un sourire, comme une flamme, prise au vol !
Accords gourmands
La pureté extrême va bien à sa minéralité franche, on songera à un tartare de langoustines, des coquilles Saint-Jacques marinées au kombu, au caviar impérial Daurenki.
Toujours de la mer, un turbot rôti au miso, sauce hollandaise, et de la terre, un filet de veau de lait de Corrèze avec des asperges blanches et des morilles.
Ce ne sont là que des suggestions, on aimerait aller très loin avec Salon 2012, et sourire, rêver, aimer.
Champagne Salon 2008
Salon 2008, un rêve
Présentation
Champagne porteur de mémoire ! Dans les années 1910, Eugène-Aimé Salon a une vision, un rêve : créer, à partir d’un seul cépage, le chardonnay, révélé dans sa subtilité, d’un seul grand terroir, Le Mesnil-sur-Oger, d’une seule grande année, le millésime.
Sous le signe de l’unique, révéler le subtil et le complexe, le meilleur champagne du monde.
Le millésime 2008 de Champagne Salon est l’incarnation de ce rêve de perfection - en mieux ! Il recèle l’émouvante beauté de la nature, dont le pouvoir a œuvré dans le silence des chais. Là a surgi cet incroyable paysage de saveurs minérales, cette attaque crayeuse en bouche qui perdure, se développe et vous envahit. Là s’est structuré un vin viril que l’on ne soupçonnait pas si haut, là s’est forgée la belle minéralité qui annonce un développement sans fin. Le travail de la nature s’est accompli, l’équilibre est atteint.
Le millésime
Un hiver doux vient avec un printemps pluvieux et un début de juin glacial, alors qu’a débuté la floraison. Mais la vigne est la plus forte et le ciel est avec les vignerons. Juin s’ouvre à sa vraie nature estivale, la nouaison est de bon augure : raisins de qualité, même si la récolte s’annonce peu abondante. La date de la vendange est confirmée par un mois d’août superbe, mais septembre est assez gris au début, d’où d’ultimes craintes. Or, les chardonnays prennent leur temps mais prospèrent, montant en puissance jusqu’au jour de la cueillette, le 17 septembre au Mesnil-sur-Oger, pour les parcelles de Salon.
2008 : une année compliquée qui se révélera unique. Le résultat n’est pas une divine surprise, il est mieux que ça, l’apothéose de la splendeur des chardonnays, du génie du lieu et des hommes.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Dégustation
Dans le verre, Salon 2008 c’est tout Salon : diamant jonquille et rayon vert en transparence, au nez, une profondeur aromatique puissamment terrienne, annonciatrice en bouche de cet équilibre fondé sur une solide structure qui lui permettra de développer toute sa complexité. Le caillou est là, minéralité qui vous fouette, exacerbée, acidité crayeuse tour à tour asséchante et salivante, tranchante, longiligne, infinie. Et qui s’ouvre enfin comme une fleur, développant ce charme fou qu’expriment aussi les bulles fines.
Accords gourmands
Tout ce qui est nature, aérien, venant de la terre, de la mer sied à Champagne Salon 2008. Tout lui va, de partout dans le monde, du moment que c’est exquis. Qu’on se souvienne de la cuisine de grand-maman ou de sa première truffe, de ses premières huîtres, de son premier caviar, de son premier ceviche, de ses premiers tempuras avec délice, Salon 2008 sera là, il a l’esprit large et généreux.
Champagne Salon 2007
Salon 2007, lumière vive
Présentation
Tout Salon est un : un seul cépage, le chardonnay, un seul terroir, la Côte des Blancs, un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, une seule année, celle de son millésime. Chaque millésime - toute année n’est pas un millésime, seules les plus grandes années le sont -, est différent des autres. Chaque année de Salon incarne un rêve de perfection qui respecterait les données de la terre et de la nature. On parle d’élever un vin : c’est exactement ça, l’éducation la plus raffinée dans le respect du caractère, des traits de chacun. Et cette éducation, cette façon de porter le vin jusqu’à son meilleur possible, ce sont les hommes et les femmes de Salon qui le font. Salon 2007, un Chérubin qui serait bien élevé, éblouissant de jeunesse, qui mûrira et vieillira en toute beauté, en tout éclat.
Le millésime
Hiver doux, avril superbe, belle floraison de la vigne. Juin-juillet, grand soleil et journées qui n’en finissent pas, la lumière, se réverbérant sur les sols crayeux y laisse une chaleur qui sera nécessaire en un mois d’août frileux. La nature est clémente, il faut vendanger. Et puis non, on arrête, on attend : le soleil s’est installé, et tout change, l’énergie est là, la lumière. Au terme d’une année incertaine, la vigne nous donne des raisins d’une maturité parfaite. Les moûts rentrés, en quantité raisonnable, sont riches en sucre, sans trop, avec une franche acidité. Maintenant, que le temps fasse son office.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Potentiel de garde
Plus de 15 ans
Dégustation
Salon 2007 dans le verre, caresser du regard sa vigueur jaune citron, sa blondeur aux reflets verts, dans des tonalités très pâles. Les bulles sont fines, véloces, à l’image de Salon 2007, une énergie lumineuse en mouvement. Dans le verre, citron, lime, yuzu, notes toniques de lever de soleil, rejointes par la pomme verte, une pointe de thé fumé et d’herbes fraîches qui s’étalent enfin sur des pierres mouillées : ce paysage mouvant, c’est le nez. En bouche s’accentue la pureté, la droiture : le terroir, Le Mesnil, reprend le dessus et s’exprime dans toute sa rigueur unique, sa mémoire caillouteuse. Un choc, un éblouissement à n’en plus finir.
Longtemps durera cette lumière, gardée dans l’obscurité des caves. Elle ne demandera qu’à se lever, l’aurore boréale : Salon 2007.
Accords gourmands
Les mers, les océans profonds regorgent de trésors qui s’accordent parfaitement avec Salon 2007, le scintillant. L’huître, sous toutes ses formes, fraîches, gratinées, en espuma... La langoustine, en tempura, le bar en tartare ou en ceviche. La coquille Saint-Jacques, bonheur ultime, poêlée en un éclair. Plus gourmands, un comté de 24 mois ou un brie truffé annoncent le bouquet final d’un feu d’artifice haut en couleur avec Salon 2007.
Champagne Salon 2006
Salon 2006, le Romantique
Présentation
Tout Salon est un : un seul cépage, le chardonnay, un seul terroir, la Côte des Blancs, un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, une seule année, celle de son millésime. Et pourtant chaque millésime - toute année n’est pas un millésime, seules les plus grandes années le sont -, est différent des autres. Chacun selon les aléas du climat, quelque chose dans l’air, un rien qui peut tout changer : là se forge le caractère de Salon. Et Salon 2006 est un romantique, un lyrique, un exquis fougueux. Il a beau avoir passé ses onze années dans les caves du Mesnil-sur-Oger à vieillir lentement dans le silence et la fraîcheur, il en surgit avec toute la force de la jeunesse, le goût des révoltes. Que de promesses pour les années à venir !
Le millésime
Il est vilain, ce mois d’août, froid, pluvieux, après des juin et juillet au mieux de leur forme, soleil et chaleur au rendez-vous. Et puis non, fausse alerte, pas de maladies, ou trois fois rien. Septembre se déploie en force, avec des matins frais et des journées glorieuses, et ainsi pendant toute la vendange, jusqu’au 2 octobre : maturité parfaite des raisins, les moûts rentrés sont magnifiquement dotés en sucre, avec une belle acidité modérée caractéristique du millésime. Les quantités ? ni trop ni trop peu. Résultat : 2006 de Salon, un grand millésime qui promet. Il a la vie devant soi.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Dégustation
D’abord, attendre. Une fois Salon 2006 débouché, lui laisser un petit temps, pour respirer, s’étirer. Puis le regarder : robe claire, d’un blond aux reflets verts argentés. Les bulles, si fines, montent, régulières, et libèrent des arômes envoûtants, typiques de Salon au réveil. Des notes florales, de zeste d’agrumes, de brioche à peine toastée. Puis viennent dans le verre des notes automnales, noisettes fraîches, pralin, abricot sec, fruits jaunes mûrs. Un grand romantique, toute la fraîcheur de jeunesse lestée d’une expérience vitale. Le mystère, le charme sont là. Savoir être raffiné, mais généreux, aérien mais solide.
L’impression de ce caractère double se confirme en bouche, où la structure est impeccable - question d’éducation. Mais c’est à la fois comme une chair et comme une flèche. Et l’acidité modérée annonce une garde de trente ans - la vie devant soi.
Accords gourmands
Les séductions peuvent être multiples, depuis les fines tranches de Jamón Ibérico, qui font avec Salon 2006 un duo d’enfer, jusqu’à une tarte au chocolat extra-noir, une purée de pommes de terre aux truffes, ou encore de sublimes œufs aux truffes, un carpaccio de thon rouge, tout ce qu’on aime et qui ne pèse pas, au fond.
Champagne Salon 2004
Salon 2004, la sérénité du volcan
Présentation
Salon est unique. Il est le fruit d’une grande idée, d’un désir dépassant les habitudes et les acquis installés en Champagne. Dans les années 1900, un homme, Eugène-Aimé Salon, esthète amoureux fou du champagne, a voulu ce champagne d’une seule année, d’un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, au coeur de la Côte des Blancs, d’un seul cépage, le chardonnay. Miracle du premier Blanc de blancs, l’un devient multiple : une bouteille de Champagne Salon est un chef-d’oeuvre de complexité vouée au seul et unique plaisir.
Le millésime
L’année 2004 est tardive en Champagne, et même au Mesnil-sur-Oger, terroir légendaire de la Côte des Blancs, là où l’équilibre sucre-acide est parfait. Or, la lenteur n’empêche pas un trop-plein raisin. En juillet, décision est prise de «vendanger en vert», pour une meilleure concentration du fruit. Dans un mois d’août, frais, pluvieux, les raisins peinent à mûrir. Enfin, le 2 septembre, le soleil est au rendez-vous. Glorieux, efficace, il porte une récolte abondante, mais maîtrisée, à un taux de maturité inespéré accompagné d’une remarquable acidité jusqu’au 23 septembre, début de l’automne et des vendanges. C’est une explosion des forces concentrées de la vigne. Une éruption de qualité espérée, attendue, s’est préparée un an durant sous la terre, dans les ceps, sol, vent, pluie, soleil réunis : un champagne comme un volcan, dans l’attente, donnant, en toute sérénité, comme par surprise, sa vraie nature, le millésime 2004 de Salon.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Dégustation
Salon 2004 : droiture minérale, continuité, sérénité, en marche vers l’éblouissement. Dans le verre, la robe claire à reflets verts, la bulle fine avec la présence d’un cordon persistant, typique du millésime, font de Salon 2004 une précieuse promesse.
L’attaque vive et franche, la fraîcheur, la minéralité intenses ne démentiront pas l’attente, qu’a confortée le nez impressionnant de notes minérales, de pierre à fusil, de cailloux, de thé fumé, avec une touche mentholée. Un nez très iodé, marin, où les algues ne sont pas absentes, on les attendait. On songe à des falaises de basalte, une Chaussée des Géants, créée par d’anciens volcans, battue, érodée de fortes vagues. Le temps a fait son oeuvre, le soleil, la terre, l’eau, l’air, travaillés à la vigne, ont ouvré ce Salon 2004 porteur de futur assuré, sûr de lui.
La bouche est droite, en pointe, avec une très belle acidité, beaucoup de pureté. Avec la salinité magnifique de ce grand Blanc encore dans sa jeunesse apparaît en bouche le chardonnay mûr et surgit à petit bruit un effet brioché, de pain, de levures fraîches. Le vin s’arrondit à mesure qu’il s’oxygène et dévoile une belle vinosité, un arrondi qui équilibre l’acidité. Et la fin de bouche se clôt sur une pointe d’amertume, signature des plus grands vins.
Accords gourmands
De l’extrême simplicité - fruits de mer, pain de campagne et beurre salé - au plus élaboré turbot sur un crémé aux huîtres, pour retrouver la saveur de noisette, des électriques belons au homard nature, aux préparations aux algues japonaises, les saveurs iodées feront un élégant compagnonnage avec Salon 2004 que le gras noble et riche d’un grand jambon, Parme ou Ibérico, en un contraste bienvenu, saura exalter.
Champagne Salon 2002
Salon 2002, l'âme de Salon
Présentation
On le sait, Champagne Salon est né unique, sous le signe de l’unique : un seul cépage, le chardonnay, un seul terroir, la Côte des Blancs, un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, une seule année, son millésime. Il est tel que l’a imaginé dans les années 1910 Aimé Salon, un génie créateur d’une idée du champagne - la plus haute - qu’il sut incarner dans un chef-d’œuvre d’équilibre et d’éblouissante élégance, éclatant en bouquets fous, colorés d’or à peine frotté de vert, parfois, et subtils tout à la fois : Champagne Salon.
Le millésime 2002 en est l’icône.
Vidéo de Présentation
https://www.youtube.com/watch?v=S0FhNQI765k
Le millésime
Quelle année, 2002 ! En Champagne, particulièrement au Mesnil-sur-Oger, l’alternance de temps frais, doux, pluvieux et sec, cette année-là, est frappante : pas de grandes gelées terribles, pas de pluies ravageuses, presque pas de grêle. La vigne en est on ne peut plus saine. Les mesures de pollen à la floraison annoncent une récolte presque trop abondante, et les grappes prennent du poids ! La qualité risque de ne pas être au rendez-vous ? Les vignerons avisés allègent les ceps. Arrive le grand été qui met de l’ordre à tout ça, de belles journées chaudes concentrent les grappes qui deviennent idéales. La vendange débute à la mi-septembre, le 16 au Mesnil-sur-Oger, sous un ciel bleu éclatant et dans un petit froid. Le chardonnay récolté en exacte quantité se révèle riche et puissant, chaque baie mémoire d’un climat.
Que l’homme s’en mêle - la main, l’art, l’amour -, et voici que naît un vin affûté, précis, équilibré, scintillant, fascinant comme un sabre de samouraï. Car l’image de la bataille ne saurait manquer devant l’insolente vigueur, la tension sereine, sûre d’elle, que recèle le millésime 2002 qu’il nous revient de savourer maintenant. L’âme de Salon, oui, et aussi sa victoire.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Dégustation
D’or pâle nué de vert, un nez complexe de fleurs d’oranger à peine miellées, agrumes confits, madeleine sortant du four. La bouche est fine, longue mais directe, nerveuse et retenue à la fois, exacte dans son élégance. Le geste de la lame du sabre de samouraï tranchant une tige de fleur qui s’envole haut, très haut, et retombe lentement. Un grand romantique bien armé, ce Salon 2002.
Son audace, alliée à sa puissance, lui assure un équilibre de danseur.
Accords gourmands
À ce champagne crémeux, suggestif, rassemblant en lui tous les traits qui font le Champagne Salon, il faut des mets intemporels, aussi simples que rares, un homard à la nage, une poularde de Bresse à la crème, un carpaccio de coquilles saint-jacques, un risotto aux truffes, une cocotte de veau aux morilles, un bar en croûte de sel. Plus simple ? Du caviar d’Aquitaine, de la poutargue en tranches presque transparentes, un grand jambon de Parme, ou un Ibérico, quelques éclats d’un cœur de vieux parmesan.
Champagne Salon 1999
Salon 1999, un naturel sophistiqué 37e et dernier millésime du XXe siècle, Champagne Salon 1999 a l’émouvante perfection, la puissance en devenir d’un adolescent. La beauté du diable
Présentation
37, l’affaire est close. Il n’y aura eu que 37 années à la hauteur de Champagne Salon pendant tout le XXe siècle.
37 millésimes, tous différents, tous sublimes, tous uniques, comme l’est ce vin d’exception, Champagne Salon, placé sous le signe de l’un : à l'origine, champagne d'un homme, Aimé Salon, d'un seul terroir, la Côte des Blancs, d'un seul cru, Le Mesnil-sur-Oger, d'un seul cépage, le chardonnay, d'une seule année.
1999 est le trente-septième et dernier millésime du XXe siècle : caractère indompté, à apprivoiser, tout en puissance et en devenir, ouverture vers une gloire future, encore en suspens.
Il a le charme fou de l’adolescence, cette beauté du diable qui se mue en splendeur.
Le millésime
La plus abondante récolte de raisin de l’histoire de la Champagne ! Une année parmi les plus chaudes du siècle ! Mais après un hiver plutôt doux, un début de printemps chaud, une succession d’orages de grêle. Le temps se rétablit et la fleur éclôt, magnifique, le 11 juin pour les chardonnay. Pluies de début juillet et un mois d’août surprise : coup de froid et éclipse de Lune le 11. Les vendanges s’annoncent splendides, commencent bien, mais se terminent sous la pluie. La production, déjà énorme, s’alourdit encore. Certains viticulteurs ont su, cependant, alléger les ceps quand il le fallait : les vins y gagnent en titre alcoométrique (10 % pour la moyenne), avec une acidité faible, de 6,3 % due à la chaleur de l’été et aux pluies lors des vendanges. Vins puissants, profonds, vifs et complexes.
Terroir
Terroir, millésime : tourments d’adolescent
Quel est ce conflit, ce duel qui bouleverse dans Salon 1999 ? Qui, du terroir ou du millésime, s’imposera à l’autre ?
D’un côté, la minéralité crayeuse, la vivacité propre au terroir du Mesnil-sur-Oger. De l’autre côté, la profondeur, la rondeur voluptueuse qui reflètent le caractère du millésime, sans ce surmûrissement qu’il montre parfois. C’est de la tension entre ces forces que Salon 1999 tire sa personnalité, cet équilibre délicat de l’adolescence fière, fait du potentiel de décennies que lui donne son immense minéralité et de sa jeune fougue, cependant large, maîtrisée. Un beau caractère, un charme diabolique.
À la vigne
Un hiver doux et très pluvieux se prolonge par une première quinzaine d'avril chaude. Avril se caractérise par de forts contrastes thermiques. Mai et juin se situent sur le même registre. Puis des conditions estivales généreuses s'installent et tout s'enchaîne. La floraison est rapide. Les dates d'ouverture de vendange s'étalent du 18 septembre au 3 octobre.
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°. Volupté assurée.
Potentiel de garde
Plus de 15 ans
Dégustation
D’un jaune très pâle avec des touches à peine vertes, avec un nez vif mais encore discret, Salon 1999, avec son attaque nette, a cette grâce juvénile qui saisit le palais, lui-même droit, ferme, texturé. Une sophistication toute naturelle qui est un don et qui persiste, à l’image de la bulle crémeuse.
Les saveurs de brioche, de pain de mie, de fleurs blanches, de fruits blancs, d’amande amère se développeront encore. Cristallin en milieu et fin de bouche, il est aussi très long, avec des notes d’agrumes.
Dix ans, c’est tout ce que demande Salon 1999 pour atteindre une maturité éblouissante. Des décennies suivront.
Accords gourmands
Ce qui est exquis, délicat, gracieux, subtil à table. Des huîtres chaudes et du caviar d’Aquitaine ; un bar à peine poêlé sur un risotto aux truffes ; des ris de veau aux morilles. Un grand Jambon de Parme, un grand Ibérico, un cœur de parmesan de trente-six mois. Ou seul, avec des amandes grillées.
Champagne Salon 1997
Salon 1997, une sensualité de soie. Rares millésimes Salon : trente-sept vinifiés en un siècle, et à son apogée de sensualité, le millésime 1997.
Présentation
Mono-cépage, mono-cru, mono-année, Salon est créé dans les années 1910 par aimé Salon, un amoureux d'une idée du champagne, la plus haute, qu'il sut incarner dans un chef-d'oeuvre d'équilibre et d'élégance, éclatant en bouquets fous, colorés et subtils à la fois : Champagne Salon.
Chez Salon, quelques rares millésimes choisis pour leur perfection composite sont seuls mis en vente.
Le millésime 1997 figure dans cette avant-garde parfaite.
À la vigne
Tout au long de l'hiver et du printemps, douceur et froid extrême alternent. Le 11 juin, la pleine fleur est relevée au Mesnil-sur-Oger. Les vendanges débutent le 22 septembre après un été chaud et sec qui a permis une bonne maturation des raisins, elles se dérouleront par un temps estival, mais avec des températures nocturnes négatives.
Dégustation
Bulle vive et fine dans un vin jaune pâle de soleil naissant, presque nacré.
Nez complexe, d’une finesse extrême, intrigant, à la minéralité contenue par des touches de fleurs blanches, d’acacia et d’aubépine. Une volupté légère d’un voile de soie dans la fraîcheur du matin, un charme délicat.
La bouche est pure, faite d’équilibre et de retenue, avec une belle attaque, la bulle danse sur le palais, la mousse est une pure caresse. Une pointe de sel souligne les arômes de croûte de pain, de brioche, de levure, un rien de pommes vertes et de noisettes.
Maîtrise et style, caractère et élégance, fraîcheur vibrante.
Salon 1997 : finesse de la soie, persistance, profondeur et légèreté à la fois, sensualité et féminité assumées. Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
C’est alors que se révèle sa richesse, envahissante et subtile.
Volupté assurée.
Accords gourmands
Les mets rares… ou très simples, avec Salon 1997
À cette féminité raffinée, à ce mystère jaune pâle, il faut de ces mets qui allient la rareté, la beauté : la fraîcheur exquise des plus beaux fruits de mer, un carpaccio de coquilles Saint Jacques, un homard à la vapeur et aux légumes de saison, un audacieux risotto à la fraise et au foie gras, ou… plus simplement, un grand Parme, un grand Ibérico, ou un coeur de parmesan de trente-six mois.
Champagne Salon 1996
Salon 1996, Le sommet Salon
Présentation
Mono-cépage, mono-cru, mono-année, Salon est créé dans les années 1905 par Aimé Salon, un amoureux d’une idée du champagne, la plus haute, qu’il sut incarner dans un chef-d’œuvre d’équilibre et d’élégance, éclatant en bouquets fous, colorés et subtils à la fois : Champagne Salon.
Chez Salon, quelques rares millésimes choisis pour leur perfection composite sont seuls mis en vente.
Le millésime 1996 figure dans cette avant-garde parfaite.
Le millésime
Rares millésimes Salon : trente-sept vinifiés en un siècle, comme une lente ascension, avec ses pics et ses vallons, et son sommet, son Himalaya, le millésime 1996. Des hauteurs à couper le souffle, des airs raréfiés dans lesquels s’expriment des explosions d’arômes et de fraîcheur.
À la vigne
1996 : la fleur de la Saint-Jean
Un printemps chaud, la fleur qui éclôt juste avant la Saint-Jean, le 21 juin, jour le plus long de l’année. A partir de là va s’épanouir la puissance du chardonnay de la Côte des Blancs. Riche en sucre, avec une acidité élevée, le chardonnay arrive à sa plénitude le 23 septembre, jour des vendanges au Mesnil-sur-Oger.
Vinification
La composition des moûts de 1996 est tout à fait exceptionnelle. Il est impossible de retrouver dans les vendanges passées des caractéristiques analytiques identiques, c'est-à-dire à la fois une telle richesse en sucre et une acidité totale aussi forte. Les caractéristiques des vins de 1996 offrent une perspective de longue garde.
Service
Ce vin viril, construit, musclé, tout en force contenue - un grand félin, un tigre des neiges - il faut cependant le déguster, le boire à peine frais (entre 13° et 15°). C’est alors que se révèle sa puissance, sa richesse, envahissante et subtile.
Dégustation
Salon 1996 est un vin d’un jaune pâle, avec des reflets verts, claquant comme ce rayon qui apparaît, sur les océans, dans les grands déserts, aux plus hauts sommets, au lever du soleil, et disparaît en un instant. Avec des bulles fines et actives, il a, ensemble, l’électricité et l’impertinence de la jeunesse, sa nervosité acérée et rapide, et une complexité mature qui s’exprime dans sa richesse d’arômes.
Bouquet d’une subtilité exemplaire d’arômes de pommes vertes, d’abord, puis des agrumes les plus frais, citron, pamplemousse, avec un moelleux de poire, de kiwi. Bouche complexe et fraîche, minéralité à son paroxysme : encore les sommets, les pics vertigineux, l’escalade !
Accords gourmands
Les mets rares, et très simples, avec Salon 1996
À cette force contenue, à ce mystère jaune-vert, il faut de ces mets qui allient la rareté, la beauté. Les amertumes exquises des plus beaux fruits de mer, un homard aux senteurs d’algue, des saint-jacques, une morue fraîche rôtie éclaboussées de quelques gouttes d’huile d’olive verte, aussi, plus terriens, un grand Parme ou un grand Ibérico, délicieusement, un parmentier de pommes de terre au caviar, et plus classiquement, une casserole de veau aux morilles.
Vivant, nerveux Salon 1996, rayon vert, intrigant, surgissant déjà dans la plénitude de sa personnalité, atteignant déjà les sommets et capable d’y caracoler cinquante ans encore.
Champagne Salon 1995
CHAMPAGNE SALON 1995, Salon Sensuel, Subtil, Superbe
Présentation
L'élégance et la complexité du millésime 1995 de Champagne Salon nous conduisent vers des sommets qui confinent au sublime.
Le millésime
1995 : une année douce
Ce fut une année sans à-coups, ni stress ni surprise, doucement pluvieuse l’hiver, gentiment ensoleillée au printemps. De la chaleur en été, mais point trop n’en faut.
La vigne prenait ses aises, les grappes en profitaient et grossissaient comme des bébés dodus. On pouvait craindre pour le millésime. Mais c’était sans compter avec le génie du cep, son alliance avec le terroir, la nature, la puissance du chardonnay de la Côte des Blancs.
À la vigne
Les vendanges débutent le 23 septembre au Mesnil-sur-Oger. Les superbes raisins présentent une belle homogénéité et un parfait équilibre entre le sucre et l’acidité.
L’œil et la main de l’homme par là-dessus, son savoir-faire : il n’y avait plus qu’à laisser venir.
Dégustation
Salon 1995, évanescent et charpenté : la fusion des contraires
D’un jaune très pâle, fin, structuré, aux bulles fines et régulières, à la fois vif et charpenté, son nez est typé, complexe, et offre, sur un fond de mirabelle, des arômes enivrants de fleurs blanches, de chèvrefeuille, de jasmin et de fleurs d’oranger, évoluant peu à peu vers des tonalités de citron et de fruits exotiques.
Il faut s’éblouir de sa couleur pâle, de son sillage d’arômes, le boire à peine frais (entre 13° et 15°). Se révèle alors sa bouche puissante et structurée, avec une attaque minérale qui se prolonge par une finale chaude et très sensuelle.
Proustien comme jamais, Salon 1995, c’est une haie d’aubépines en mai, frottée de soleil, agitée d’un souffle de fraîcheur. Propice à tout.
Accords gourmands
Vertige des mets avec Salon 1995
À ces fleurs, à ces citrons lointains, à ces fruits exotiques, et aussi à cette force, il faut des mets quasi universels. L’ampleur de Salon permet de ces mariages multiples et bariolés. On peut tout oser et des sushis peuvent être chavirants, un risotto aux truffes blanches s'exalte, un grand jambon de Parme ou un jambon Ibérico — simplicité oblige, si noblesse il y a — deviennent vertigineux. Le plus généreux classique sera ébouriffé par son union avec Salon 1995 : pensons à des poulardes de Bresse, mais aussi exquises amertumes des fruits de mer.
Surprises sans fin de la passion Salon !
Champagne Salon 1990
Salon 1990, le millésime séduction
Le millésime
Hiver doux et humide, gelées printanières, sécheresse au printemps, insolation exceptionnelle. Suite à un hiver clément, le débourrement est précoce. Avec une telle avance tout le monde redoute le gel de printemps, crainte concrétisée en 2 vagues, les 5 et 19 avril. 12 000 hectares, soit 45% du vignoble, sont touchés plus ou moins gravement. En outre, les vignes gelées étonnent de nouveau par la miraculeuse fertilité de ses contre-bourgeons. Après un mois de juillet perturbé au départ, l’été se poursuit sous la chaleur, avec cependant des températures et des précipitations proches de la normale. Par contre, l’insolation est exceptionnelle. Les chardonnays sont ouverts entre le 11 et le 15 septembre. La maturité des raisins est remarquablement homogène. Le rapport sucre/acidité totale est proche de l’idéal. Les vins sont superbes.
À la vigne
1990 est un millésime qui débute mal. Une première gelée le 5 Avril dans la Côtes des Blancs. Puis, une deuxième vague encore plus meurtrière le 19 Avril. Au total 45% du vignoble est touché.
La floraison précoce est gênée par de mauvaises conditions climatiques, qui entraîneront coulure et millerandage.
Et finalement le rêve : d’exceptionnelles conditions de maturations accompagnent le grossissement des grappes et ceci jusqu’à la cueillette, sans connaître de fléchissement.
Les vendanges débutent le 14 Septembre au Mesnil–sur-Oger. Le chardonnay est d’une exceptionnelle homogénéité, des degrés alcooliques et de l’acidité constituent la caractéristique majeure de ce superbe millésime.
Dégustation
Le millésime 1990 est sûrement l’un des plus grand millésime produit par Salon.
Il est seulement le 33éme millésime produit depuis la création de la maison : un doré soutenu et profond, une effervescence fine et délicate.
Une explosion aromatique de tilleul, d’épices, d’oranges confites, très floral, qui lui confère un nez d’une grande fraîcheur.
La bouche est structurée, avec une acidité toujours présente mais sans agressivité qui lui permettra de vieillir bien au-delà de 20 ans.
Un vin ample et délicat, gras et rond, dense et élégant.
Un monument.
Champagne Salon 1988
Salon 1988, Finesse et Puissance
Présentation
Une grande expression de Salon : le millésime 1988
Salon millésime 1988, c’est le champagne Salon par antonomase, c’est-à-dire qu’il résume en lui les plus belles qualités de Salon : finesse et puissance – arômes subtils, changeant, se développant au nez, au palais, évoluant dans le verre et en bouche mais, en même temps, présence du vin, comme on parle de la présence d’un être, de son aura. Le Salon 1988 en impose par sa complexité, cette faculté de surprendre qui fait le charme des grands séducteurs. Mais aucun don-juanisme chez lui : c’est vrai, un franc, un fidèle, un grand amant !
Le millésime
Après un hiver doux et particulièrement pluvieux, les mois secs et arrosés alternent jusqu’à la maturation. La période végétative de la vigne est donc gratifiée d’une pluviosité normale et d’une insolation assez élevée. Les vendanges se déroulent par beau temps, hormis quelques averses éparses. Si les qualificatifs « banal » et « moyen » reviennent souvent pour illustrer le déroulement de l’année 1988, les vins vont au contraire, surprendre, et affirmer progressivement une forte personnalité. 1988 est donc un millésime remarquable qui concilie finesse et puissance.
À la vigne
Surprises, oui, car, parlons climat, l’année fut normale, banale, alternance de pluies bien réparties et de bon soleil le printemps venu, une floraison sans drame, une nouaison tranquille, enfin de belles vendanges de raisin mûr, en quantité raisonnable, sans trop, au 26 septembre, sur la Côte des Blancs. Somme toute une année normale… pour un vin superbe de complexité. On pense à cet élève terne qui passe inaperçu toute l’année pour révéler son génie et faire des étincelles à l’examen final !
Service
Le déguster, le boire à peine frais, entre 13° et 15°.
Dégustation
Dans le verre tulipe, une transparence d’or clair brille, où s’élève une mousse fine qui forme une belle cheminée montant, lente, et s’épanouissant en un disque persistant.
Le nez s’en mêle : chaleur briochée et toastée, truffe, avec le contrepoint des agrumes confits soutenus par un note citronnée ; au deuxième verre, le grand large de l’océan. On aurait envie de caviar pour aller avec ce vin-là.
En bouche, goûté point trop froid pour que se développent ses subtilités, aéré comme il faut, le Salon 1988 a la fraîcheur et l’élégance soyeuse et ronde, miellée, faites d’une alliance d’agrumes et d’arômes crémeux et grillés de chardonnay mûr, qui portent à leur perfection les qualités du millésime 1988 en Champagne.
Puis c’est une cascade d’arômes secondaires, des trilles, des enchantements, des crescendos : on n’en finirait pas des correspondances, on pense à Mozart…
Salon typique, long en bouche, net, clair, au dosage léger. Merveille que ce Salon millésime 1988 qui allie la finesse et la puissance, dans une plénitude qui ravit comme un opéra.
Champagne Salon 1985
Champagne Salon 1985, Ou l’exception comme une règle « c’est une grande et rare vertu que la patience, que de savoir attendre et mûrir et tendre à la perfection ». André Gide.
Présentation
Patience et longueur de temps sont plus que jamais les maîtres-mots chez Salon :
Quatorze ans… Il a fallu attendre tant de saisons, tant de lustres, avant que le 32e millésime Salon ne sorte au grand jour, en 1999.
Quatorze années de lent vieillissement pour que s’épanouisse un champagne prodigieux.
Quatorze années de Temps comme suspendu dans la pénombre de nos caves du Mesnil-sur-Oger et, au terme de cette longue alchimie, le Temps retrouvé, le Temps magnifié...
Le millésime
Un champagne exceptionnel pour un événement exceptionnel.
Ce millésime hors du commun, en quantité très limitée, arrive à point nommé pour célébrer avec bonheur la fin d’un siècle et l’aube d’un nouveau millénaire. Un feu d’artifice d’arômes d’une éblouissante complexité pour accompagner ces instants uniques, un flacon de légende pour enchanter des fêtes qui se doivent d’être inoubliables.
L’année a été terriblement marquée par les gelées d’hiver de janvier (-25°C pendant plusieurs jours). Des ceps ne repoussent pas et plusieurs centaines d’hectares seront à arracher. Des gelées de printemps fin avril accroissent les dégâts dans certains secteurs. Heureusement un temps splendide s’installe à partir du 1er juillet. Si les grappes sont peu nombreuses, le volume qu’acquièrent les baies leur fait atteindre un important poids moyen. La vendange très saine est rentrée dans de bonnes conditions à partir du 30 septembre. Le 11 octobre, tout était pratiquement terminé. On compare la composition des moûts de 1985 à ceux de 1975 qui avaient donné naissance à un grand millésime.
À la vigne
Des conditions exceptionnelles pour un champagne exceptionnel.
L’année 1985 est à marquer d’une pierre blanche. De mémoire de Champenois, on avait rarement vu de pareilles conditions climatiques : une année de tous les extrêmes et de toutes les souffrances pour la vigne.
A un hiver particulièrement rigoureux où les températures tombèrent à –25° pendant plusieurs jours, succéda un printemps capricieux avec de fortes gelées fin avril. Puis la vigne fit sa fleur dans la douceur d’un beau mois de juin que suivit un été chaud, parfois caniculaire.
Les vendanges qui débutèrent le 3 octobre se déroulèrent dans des conditions idéales et donnèrent des moûts d’un degré très satisfaisant, entre 9,5 et 11° et d’un taux d’acidité se situant entre 8 et 9,5 grs par litre.
Hiver rude, gelées tardives et été très chaud : cette combinaison météorologique particulière donna de faibles rendements mais des vins d’une structure époustouflante.
Service
Pour garder intact son caractère, on servira le champagne Salon non pas glacé mais à température de cave, idéalement comprise entre 10 et 12°. Avant la dégustation, laisser la champagne s’aérer quelques minutes dans la verre que l’on choisira de préférence assez évasé, proche de la forme « tulipe ».
Dégustation
Une silhouette exceptionnelle.
Le style Salon atteint, avec ce millésime somptueux, l’une de ses expressions les plus abouties, alliant la fraîcheur et le fruité du chardonnay, la puissance et la complexité en une rare harmonie.
Très brillant, d’un or léger et scintillant, Salon 1985 se distingue par son élégance et sa grande complexité. Nez d’agrume confit et de bergamote, de noisette et de noix, légèrement vanillé.
En bouche : une attaque ferme, avec un rappel de fruits secs, noix, noisette. Une finale d’une longueur infinie, d’une belle persistance, épanouissant des notes vanillées voire de tabac blond.
Accords gourmands
Sa richesse, la complexité de ses arômes ainsi que son exceptionnelle longueur en bouche permettent de déguster le champagne Salon comme un très grand vin.
A l’apéritif ou pour accompagner un dîner tout au champagne, on lui associe volontiers des mets fins et légers tels que les belons, le caviar, les nages de poissons et de crustacés, les coquilles Saint-Jacques, mais aussi les truffes, les morilles, le foie gras, les viandes blanches, le parmesan, les desserts aux fruits frais…
Champagne Salon 1983
Salon 1983, sous le signe de la fraîcheur
Présentation
Chez Salon, seules les années d'exception sont jugées dignes de produire un millésime. Et cela n'arrive qu'environ tous les trois ans. Aussi, il arrive rarement que deux grandes années - en qualité et en quantité - et donc deux millésimes se suivent. Ce fut le cas en 1928 et 1929. On connait aujourd'hui le phénomène avec 1982 et 1983.
Le millésime
Bien que le printemps soit particulièrement détestable, la végétation de la vigne n’en souffre pas. Le démarrage végétatif s’en est trouvé retardé. Les vendanges ont lieu à partir des 26 et 29 septembre et 3 octobre selon les cépages. Le degré moyen était de l’ordre de 9 et l’acidité totale de 8,5. Les chardonnays se caractérisent par une finesse et une certaine rondeur assez surprenantes.
À la vigne
Cette année-là, la récolte fut importante au Mesnil-sur-Oger. Les jus de tête de cuvée mis en cuves, il en résulta une belle acidité promettant un très bon potentiel de vieillissement sans fermentation malolactique.
Service
Pour garder intact son caractère, on servira le champagne Salon non pas glacé mais à température de cave, idéalement comprise entre 10 et 12°. Avant la dégustation, laisser la champagne s’aérer quelques minutes dans la verre que l’on choisira de préférence assez évasé, proche de la forme « tulipe ».
Dégustation
Salon, toujours le même, toujours différent : le millésime 1983.
Avec sa couleur jaune d'or, de bonne intensité, son nez typé, complexe, aux arômes fruités de figue fraîche, de bergamote, d'anis, mais aussi de pain grillé, de beurre, de vanille, de cire, une bouche soutenue par des notes de fruits confits et de fruits secs, le millésime 1983 de Salon est riche, crémeux, puissant, superbement frais à l'attaque. C'est un vin tout en force, long en bouche. La bouche en est fine, fraîche et persistante.
On a pu dire de lui que c'était "l'expression noble du chardonnay bien travaillé", qu'il était un vin de "grande race".
Accords gourmands
Sa richesse, la complexité de ses arômes ainsi que son exceptionnelle longueur en bouche permettent de déguster le champagne Salon comme un très grand vin. A l'apéritif ou pour accompagner un dîner tout au champagne, on lui associe volontiers des mets fins et légers tels que les belons, le caviar, les nages de poissons et de crustacés, les coquilles Saint-Jacques, le foie gras, les viandes blanches...
Champagne Salon 1982
Le millésime
Le départ de la végétation est tardif, mais ensuite le développement de la vigne se déroule sans à-coups, car les très bonnes conditions climatiques sont favorables. La sortie des grappes est très belle sur tous les cépages. Et la vigne qui n’a pas produit depuis deux ans, donne le maximum de ses possibilités. Un excellent ensoleillement en septembre permet la bonne maturité de cette forte récolte. La vendange a lieu à partir des 17 et 20 septembre selon les cépages et les crus. Les chardonnays sont d’une constitution bien équilibrée, très fins et élégants.
Champagne Salon 1979
The vintage
Late bud-burst. Emergence of fine Chardonnay clusters. Rapid flowering of white grapes. Harvesting commenced between 3rd and 8th October, depending on the terroir. The grapes generally all very healthy with alcoholic content exceeding 9° and acidity just below 9°. The 1979 wines are characterised by a very distinct neatness and a particularly striking aromatic power of the Chardonnay.
Champagne Salon 1976
Le millésime
Le débourrement est situé entre le 6 et le 21 avril selon les cépages et la précocité des terroirs. La sortie des grappes est considérée comme généreuse. La floraison, vers le 10-15 juin, est précoce. Puis l’été est extrêmement chaud, le sol est déjà exceptionnellement sec et la sécheresse s’installe sur le vignoble. La rapidité de la véraison à partir du début du mois d’août surprend la majorité des vignerons qui sont en vacances et se trouvent dans l’obligation de rentrer rapidement pour préparer les vendanges. Celles-ci sont extrêmement précoces et 84 jours seulement séparent la floraison du début des vendanges. Les raisins étaient d’un état sanitaire parfait. Acidité faible. L’excellente maturité et les hauts degrés obtenus pour les moûts, leur faible acidité ont conduit à l’obtention de vins présentant des caractères particuliers et de constitution exceptionnelle. Ils sont charpentés très vineux et souples.
Champagne Salon 1973
Le millésime
La grêle du 3 mai causa des dommages sur les hauteurs du vignoble du Mesnil sur Oger. La floraison se passa dans d’excellentes conditions. L’été fut très sec malgré quelques orages. Vendanges commencées le 28 septembre. Qualité bonne.
Champagne Salon 1971
Le millésime
Entrée en végétation rapide, mais les gelées de printemps du 27 au 29 avril touchèrent 1000 hectares. Ensuite la grêle du 27 mai a anéanti à elle seule 650 hectares à 100%. En juin s’installa un temps froid. La floraison se déroula dans de très mauvaises conditions climatiques. Elle s’étala en juin et même début juillet. Beau temps exceptionnel en juillet, mais la grêle et le vent du 27 juillet au 18 août détruisent 2650 hectares à 100%. Importants ravinements. Vendanges commencées le 18 septembre. Qualité bonne.
Champagne Salon 1969
Le millésime
Orages violents et fréquents pendant l’été, la grêle affectant des superficies non négligeables dans un nombre de crus et près de 900 hectares sont détruits totalement. Vendange commencée le 1er octobre s’effectuant en moins de 15 jours par un temps sec et ensoleillé. Etat sanitaire de la récolte bien supérieur à celui des deux années précédentes. Très bonne qualité.
Champagne Salon 1966
Le millésime
La floraison s’est accomplie au mieux. Orages de mai à août causant une perte totale sur environ 200 hectares. Vendanges d’un excellent état sanitaire ayant débuté le 26 Septembre dans les blancs, menées par un temps très acceptable. Bonne qualité.
Champagne Salon 1964
Le millésime
La floraison, atteignant rapidement le stade de la pleine fleur, est ensuite retardée par un refroidissement, mais se termine bien. Vendange commencée sous la pluie le 16 septembre pour 48 heures, se poursuivant jusqu’à son terme par un temps chaud et ensoleillé. Le degré monte à mesure qu’avance la cueillette, sans chute notable d’acidité. Qualité excellente.
Champagne Salon 1961
Le millésime
Floraison languissante au départ, très rapide du stade pleine fleur à son achèvement. La vendange commencée le 20 septembre, s’effectue dans d’excellentes conditions, la récolte présentant un bon état sanitaire. Bonne qualité.
Champagne Salon 1959
Le millésime
Lent démarrage de la floraison dont le rythme s’accentue pour une nouaison rapide. Vendange débutant le 10 Septembre, de maturité excellente, favorisée par des conditions climatiques exceptionnelles au cours de l’été. Très bonne qualité.
Champagne Salon 1956
Le millésime
Gelées d’hiver occasionnant aux souches des dommages particulièrement sévères dans quelques secteurs. Débutant le 8 octobre, la vendange est rondement menée en dépit d’un sérieux épluchage. Qualité moyenne.
Champagne Salon 1955
Le millésime
Gelées en mai sur l’ensemble de la Champagne affectant dans la Marne 1500 hectares dont 4 à 500 à 100%. Démarrage très long de la floraison, qui évolue rapidement ensuite et s’achève en quelques jours. Nouaison d’une rare perfection. Commencée dans la plupart des communes début octobre, la vendange fait apparaître un excellent état sanitaire. Bonne qualité.
Champagne Salon 1953
Le millésime
Gelées en mai touchant d’importantes surfaces, mais pas avec le même caractère de gravité. Bon début de floraison, dont la généralisation se révèle laborieuse. Vendange particulièrement saine, commencée le 15 septembre et réalisée par beau temps. Sous l’action de fortes chutes d’eau quelques jours avant la récolte , les grappes accusent subitement un gain considérable de poids. Très bonne qualité.
Champagne Salon 1951
Le millésime
Gelées catastrophiques touchant les trois quarts du vignoble et réduisant les promesses d’au moins 70%. Débourrement très précoce. Belle sortie dans la plupart des régions et remontre jugée conséquente sur les divers cépages après la gelée. Période froide contrariant la floraison tout au long de son déroulement. Vendange tardive puisque commencée le 1er octobre, mais effectuée par beau temps sec, quoique frais. Bon état sanitaire des grappes. Qualité moyenne.
Champagne Salon 1949
Le millésime
La floraison s’échelonne sur plus de trois semaines du fait du froid. Vendange mise en route le 19 Septembre. Elle s’effectue rapidement. Evolution brusque de la pourriture en cours de cueillette, mais pertes restant limitées.
Champagne Salon 1948
Le millésime
Chutes de grêle en mai, juillet et août. La floraison est défavorablement influencée par les éléments atmosphériques. Attaque de pourriture grise fin août et début du mois suivant, mais stoppée avec le retour du beau temps. D’un aspect sanitaire correct, la vendange, à partir du 20 septembre, permet néanmoins de constater les effets du botrytis, sauf dans les blancs.
Champagne Salon 1947
Le millésime
Floraison très rapide achevée le 10 juin. Il s’agit de la vendange la plus précoce depuis 1893 – elle a en effet débuté le 5 Septembre – et parfaite à tous égards. Bonne qualité.
Champagne Salon 1946
Le millésime
Débourrement hâtif et sortie exceptionnelle. Floraison lente et irrégulière. Le temps s’améliorant quelques jours avant la vendange engagée fin septembre, la récolte présente un état sanitaire relativement satisfaisant. Qualité moyenne.
Champagne Salon 1943
Le millésime
La floraison s’effectue par basses températures, avec ondées fréquentes. Vendange à partir du 15 Septembre, d’excellent état sanitaire. Qualité exceptionnelle.
Champagne Salon 1942
Le millésime
Gelée les 4 et 5 mai avec dommages dans la Vallée de la Marne surtout. Floraison se déroulant dans les meilleures conditions. Bonne qualité.
Champagne Salon 1937
Le millésime
Floraison très rapide. Vendange réalisée le 21 Septembre par beau temps sec et chaud, mais laborieuse du fait d’un épluchage sévère. Bonne qualité dans l’ensemble.
Champagne Salon 1934
Le millésime
Les gelées de mai occasionnent une perte d’ensemble évaluée à 6% seulement des promesses. Floraison rapide se déroulant au mieux. Dommages insignifiants des maladies et insectes. Vendange généreuse à la mi-septembre. Très bonne qualité.
Champagne Salon 1928
Le millésime
Gelées en mai dont la Côte des Blancs a le plus souffert. Plusieurs chutes de grêle éprouvent divers crus où les pertes sont sensibles. La floraison se déroule à peu près normalement, bien qu’assez longue. Commencée avec le soleil le 28 Septembre, la vendange s’est achevée par la pluie. Récolte saine, de qualité exceptionnelle.
Champagne Salon 1925
Le millésime
Chute de grêles sur la Côte des Blancs et la Montagne de Reims avec des pertes notables. Floraison contrariée par des nuits souvent froides. Vendanges durant plus d’un mois. Qualité jugée assez bonne.
Champagne Salon 1921
Le millésime
Gelées noires catastrophiques les 15 et 16 Avril, le thermomètre descendant à –7°C la première nuit et parfois à –9°C le lendemain, alors que les températures maxima du 11 au 14 avril variaient de 24 à 28°C. Les pertes comparables à celles accusées en 1873, sont estimées à 80%. Par ailleurs, conditions des plus favorables à l’évolution de la vigne au cours de la campagne. Floraison parfaite. Vendange très vite rentrée. Qualité exceptionnelle.
Champagne Salon 1914
Le millésime
Floraison traînant en longueur. Forte attaque de mildiou début juillet, mais sans pertes notables. Le 28 Septembre débute la vendange exécutée dans les meilleures conditions. Excellente qualité.
Champagne Salon 1911
Le millésime
Floraison précoce et s’accomplissant au mieux. Sécheresse au cours de l’été. Vendange engagée du 10 au 12 Septembre, se déroulant par un temps splendide. Maturité parfaite. Qualité exceptionnelle.
Eugène-Aimé
Salon
Eugène-Aimé Salon est né le 7 Octobre 1867 à Pocancy, au pied de la Côte des Blancs en Champagne.
Peu tenté par la ferme familiale et encore moins par la carrière d’instituteur qu’on lui promettait, Aimé Salon a préféré tenter sa chance à Paris et se lancer dans le commerce. Jeune garçon plein d’enthousiasme, il parvient à se placer dans une entreprise de fourrure, la société Chapal à Montreuil. Grouillot au départ, il est vite responsable, s’impose, prend en main les destinées de l’entreprise, la développe, devient un des personnages d’un monde parisien brillant à l’aube du nouveau siècle.
Actif, intelligent, courant pour ses affaires de Paris à New York – il n’y avait pas une vente de fourrures à New-York, Londres ou Paris où il n’était pas concerné – il aime la vie, le plaisir, les meilleures choses, et, il va sans dire pour un Champenois, le meilleur champagne. Là, il rêve. Il rêve du plus beau champagne qui soit, d’un vin singulier qui ne serait qu’à lui, d’un champagne unique.
Ses liens avec la Champagne sont demeurés vifs : son beau-frère, chef de cave, le conseille. Il faut acheter de la terre, s’y mettre. Il compare les mérites respectifs des vignobles de Cramant, d’Avize, d’Oger et du Mesnil-sur-Oger. Il détermine ainsi que les raisins du Mesnil donnent des vins les plus aptes à vieillir. Il définit son terroir, la Côte des Blancs, le meilleur cru, celui du Mesnil-sur-Oger, les meilleurs parcelles, celles du haut de l’église, situées sur le « terroir », là où l’équilibre entre sucre et acidité est parfait. Sa vision se précise : il fera, pour lui, pour sa consommation personnelle, un champagne sans assemblage.
En 1905, il venait de créer, simplement, le Blanc de blancs. Il en régale ses amis, nombreux, qui – la tragédie de la guerre passée – l’incitent à les faire profiter plus largement de son
vin : la Maison Salon est créée en 1920 autour de cette clientèle d’amateurs.
On trouvera dès lors le Champagne Salon dans les lieux les plus courus. Le Maxim’s des années folles, entre autres, en fera son champagne maison. Il y a table ouverte, fréquente le monde politique, affirme ses convictions européennes et appartient au fameux « Club des cent ». Tout le monde veut boire son champagne. Celui-ci est d’une grande singularité pour l’époque car il s’agit d’un vin issu uniquement du cépage chardonnay. Or, avant la guerre de 1914-1918, aucune marque de champagne ne commercialise de vin mono-cépage. Ainsi Aimé Salon a-t-il été le précurseur du Blanc de blancs.
Sa réussite fut exemplaire, sa vie suprêmement agréable. Passionné par les arts de la table (deux cuisiniers officiaient dans sa maison de campagne au Mesnil-sur-Oger), il avait des idées très arrêtées sur les mets et leur préparation, ainsi que sur les vins qui devaient les accompagner.
Depuis le millésime 1928 qui vaudra à Salon la reconnaissance unanime des connaisseurs, l’exigence reste la même : seules les années exceptionnelles, les millésimes les plus grands sont commercialisés, la production limitée, les procédés de vinification immuables.
Aimé Salon, le Champenois, est aussi un Européen, engagé dans les années trente auprès de Louise Weiss dans la lutte pour une conception pacifique et moderne de l’Europe (son nom figure dans l’annuaire des « Premiers Européens » de 1931). Véritable personnage de la vie parisienne durant les années Folles, Aimé Salon comptait de nombreux amis, notamment dans les milieux politiques et parlementaires qu’il fréquentait en affichant des idées déjà très européennes progressistes.
De son temps, comme à sa disparition en 1943 et encore aujourd’hui, Aimé Salon apparaît comme un précurseur, un homme d’idées, libre et créatif. Son champagne reste la marque de cette recherche d’une vie plus belle, le symbole de la générosité, le signe qui perdure au fil du temps, jusqu’à nous, du désir d’apporter aux hommes, dans le domaine que l’on maîtrise, le meilleur.